![ROSSI Maurice photo]()
Né le 24 avril 1901 à Laverdure (Algérie), déclaré sous le prénom de Jules, de Marie ROSSI, ménagère, et de père inconnu.
![1901 naissance Rossi]()
Sur certains actes, il est dit aussi fils de ROSSI Eugène et de ROSSELLO Marie.
Mécanicien, il est engagé volontaire dans le 5ème groupe d’artillerie d’Afrique le 26 août 1918 à la mairie de Bône.
Le 15 juin 1919, il passe dans l'aviation (2ème groupe) à Istres.
Caporal pilote le 29 septembre 1919.
Le 3 juin 1920, le conseil cantonal de Bône le déclare soutien indispensable de famille.
Le 18 septembre 1920, il arrive au Levant.
Sergent pilote le 22 décembre 1920.
Le 22 août 1921, il est citéà l’ordre du corps d’armée (bombardement de Djounaric les 26 et mai 1921).
Le 23 septembre 1922, il est citéà l’ordre du corps d’armée (bombardement et reconnaissance dans la région du djebel Druz).
![Djebel Druze]()
Le 19 janvier 1923, il est dirigé sur Beyrouth pour être rapatrié, embarqué pour la France le 24 janvier 1933.
Affectéà Oran, puis en Syrie, et enfin, en 1924, à l'Entrepôt spécial d'aviation n° 1 de Villacoublay, le sergent-pilote convoyeur Rossi résolut d'être pilote de raids. Ambitieux, volontaire, il mit tout en œuvre pour y parvenir, travaillant ferme pour devenir « pilote complet ». Il sut, à l'occasion, exploiter habilement l'influence de ses amis pour se faire ouvrir certaines portes.
![1924 01 Villacoublay 1]()
![1924 01 Villacoublay 2]()
Le 15 juillet 1924 chute d’avion, contusions multiples
Sergent-major le 1er juillet 1925
Le 6 septembre 1926, témoignage de satisfaction du ministre de la Guerre.
Adjudant le 6 janvier 1927.
Breveté mécanicien avion, l'adjudant Rossi sortit de l'anonymat avec un vol sans escale de 1 750 km effectué le 20 avril 1927, sur un monomoteur Potez 25, avec le capitaine Max Dévé, professeur de navigation à l'école d'élèves-officiers de Versailles.
![Potez 25]()
![Dévé Max]()
Par décret du 13 août 1927, il a la médaille militaire.
Rossi s'entraîna au vol de nuit et au vol aux instruments, fit un stage de pilotage sans visibilité. Plus tard, il s'initia au morse et apprit à faire le point.
Il se lia avec Joseph Le Brix, avec lequel il tenta en 1929 de joindre Paris à Saigon en quatre étapes avec le Potez 34 F-AJHU. En pleine nuit, l'équipage dut sauter en parachute au-dessus de la jungle birmane.
![Le Brix]()
Blessé, Rossi fut fait chevalier de la Légion d'honneur le 15 février 1930.
Le Brix conseilla à Lucien Bossoutrot, chef pilote chez Blériot, de s'adjoindre Rossi comme second pilote navigateur de l'avion de raids Blériot 110 F-ALCC. Agréé par le constructeur, il fut mis en congé des forces aériennes.
![1933 08 Blériot 110]()
![Blériot 110 écorché]()
Entre novembre 1930 et mars 1932, Bossoutrot et Rossi tentèrent à huit reprises de battre le record du monde de distance en ligne droite en circuit fermé, et se l'adjugèrent deux fois : en 1931, en parcourant, du 26 février au 1er mars, 8 822 km en 75 heures 23 minutes à Oran ; l'année suivante, du 23 au 26 mars, en franchissant une distance de 10 601 km en 76 heures 34 minutes, toujours à Oran.
De mauvaises conditions atmosphériques ou des incidents mécaniques interrompirent les autres tentatives après plusieurs dizaines d'heures de vol (67, 27, 56, 57, 61 et 44 heures).
Adjudant-chef le 1er mars 1931.
Le 1er juillet 1931, il épouse Augustine Marie Hélène STUDACH à Paris 5ème
Sous-lieutenant le 1er janvier 1932.
C'est en 1933 seulement que fut enfin levée l'interdiction ministérielle de toute tentative contre le record en ligne droite, intervenue en 1931 après la chute de deux Dewoitine D-33 « Trait d'union ».
![Dewoitine D33]()
Le 10 février, Bossoutrot et Rossi s'envolèrent d'Istres pour Buenos Aires, mais durent se poser à Casablanca à la suite d'une fuite d'eau au niveau du circuit de refroidissement. La carrière du Blériot 110, baptisé Joseph Le Brix en hommage au navigateur disparu sur l'un des D-33, parut alors irrémédiablement compromise : Blériot ne pouvait plus assumer le financement de nouveaux raids.
Rossi devenait le chef de bord du nouvel équipage. Il secondait Codos pour le pilotage et assurait- la navigation et les liaisons par TSF.
Les conditions atmosphériques du moment incitèrent Rossi et Codos à prendre leur départ de New York en direction de l'Europe. Démonté, le Joseph Le Brix fut embarquéà bord du Champlain puis amené par chaland jusqu'à Floyd Bennet Field.
Le 5 août 1933 à l'aube, Codos arrachait les 9 500 kg du Blériot 110 par un léger vent de trois-quarts arrière. L'avion vola presque constamment dans les nuages.
Il aborda la terre française à Cherbourg, survola Le Bourget à basse altitude, après 33 heures 40 minutes de vol, se fit contrôler à Munich et à l'île de Rhodes. Voulant éviter le risque d'un atterrissage en campagne en pleine nuit dans une région inconnue, l'équipage se posa à Rayak (Syrie), après avoir parcouru 9 104,700 km. Le record de Gayford et Nicholetts était battu de plus de 550 km. Rossi fut nommé lieutenant et officier de la Légion d'honneur.
![1933 08 06 Excelsior]()
Journal du 6 août 1933
![1933 08 Rossi]()
Le 9 août 1933, ils font la une de l’Echo d’Alger
![1933 08 09 Echo Alger]()
Lieutenant le 28 août 1933
En septembre 1933, le Blériot 110 était parmi les cinq appareils de la mission chargée, sous l'autorité de Pierre Cot, de présenter en U.R.S.S. l'aviation commerciale française.
Officier de la Légion d’honneur le 10 septembre 1933.
En février 1934, il fait la une de la vie aérienne
![1934 02 Rossi képi]()
Muni de carénages de roues et d'ailerons compensés, le monoplan s'envola du Bourget le 27 mai 1934 à 5 heures pour San Francisco, soit un vol de près de 10 000 km.
![1933 08 Rossi]()
L'envol fut particulièrement délicat : la Morée fut « sautée », la ligne de force évitée, mais l'appareil frôla au passage la cime d'arbres bordant l'extrémité du terrain. Commencée par beau temps, la traversée de l'océan se termina dans la crasse. La côte ouest des États-Unis ne put être atteinte : des vibrations de plus en plus violentes forcèrent Codos à atterrir à Floyd Bennet Field.
Ces vibrations provenaient de l'hélice, dont l'une des pales avait été endommagée par les arbres au départ du Bourget. Paris et New York avaient été reliés en 38 heures et 28 minutes (contre 37 heures 18 minutes pour Costes et Bellonte). Le Joseph Le Brix, qui totalisait un millier d'heures de vol, était l'unique avion au monde à avoir franchi l'Atlantique Nord dans les deux sens. Avant même son arrivée, le général (d’armée aérienne) Denain fit annoncer par radio à Rossi qu'il était promu capitaine (et officier de la Légion d’Honneur le 10 septembre 1933) et à Codos qu'il était fait commandeur de la Légion d'honneur.
Sachant que leur machine avait une autonomie de 12 000 km, Rossi et Codos quittèrent Istres le 16 janvier 1935 à 6 h 36 avec pour but Santiago du Chili. Dès le départ, la température de l'huile dépassa la normale sans affecter alors le fonctionnement du moteur. Pourtant, à l'aube du lendemain, une fuite d'huile dont l'importance faisait craindre le pire, fut découverte. Rossi lança un SOS. Faisant demi-tour, son fuselage couvert d'huile, l'avion fit route vers les îles du Cap Vert, distantes de 800 km.
Capitaine le 28 mai 1934, citation du 30 mai 1934
Le 17 février 1935, le raid échoue
![1935 02 17 raid échoue]()
Le premier C-444, convoyé de Paris à Alger par Maurice Rossi, n’arriva qu’en février 1937 : il fut prêtéà Air Afrique.
![Caudron C444]()
La retraite forcée du Blériot 110 entraîna la séparation des deux coéquipiers. Chacun d'entre eux devait se signaler par de nouveaux exploits dans les années qui suivirent. Rossi ajouta à son palmarès personnel :
- le record de vitesse sur 5 000 km, le 24 avril 1937 à Istres, sur le Caudron 640 « Typhon » F-AODR baptisé Louis Blériot, à 311,840 km/h ;
![Caudron 640]()
Commandeur de la Légion d’honneur le 17 juin 1937
- une participation à la course Istres-Damas-Paris sur le même appareil (mais avec abandon sur ennuis mécaniques, le 20 août 1937) ;
- onze records de vitesse sans et avec charge su 1 000 km, 2 000 km et 5 000 km sur l'Amiot 370 prototype en compagnie d'André Vigroux, les 8 février 8 juin 1938 ;
![Amiot 370]()
- sur le même avion, avec le radio Esmond, le record de vitesse sur 10 000 km (Istres, 15 août 1939 : 317,62 km/h).
En 1939, un ouvrage est consacré aux …
![1939 pilotes records]()
L’avion tient si bien ses promesses que Maurice Rossi envisage un raid de 13 000 kilomètres entre San Francisco et Djibouti, qui implique la traversée des États-Unis, de l’océan Atlantique puis de l’Afrique. L’appareil est prêt au départ en septembre 1939, quand éclate la Seconde Guerre mondiale. C’est la fin du rêve pour Maurice Rossi.
Le 19 octobre 1939, il est désigné pour prendre le commandement de la section centrale des transports aériens à Villacoublay.
En 1939-1940, il sert comme instructeur dans une école d’aviation. Il demande à prendre le commandement d’un groupe de bombardement, et a presque obtenu satisfaction lorsque survient l’Armistice du 22 juin 1940.
En 1941, un ouvrage lui est consacré
![1941 Rossi ouvrage]()
Lieutenant-colonel
Maurice Rossi est décédé le 28 août 1966 à Paris 5ème.Il est inhumé au cimetière de Bagneux.